LE RAYON DE LA MORT (éd CORNELIUS/mai 2010)
on a plus beaucoup de raisons de suivre la coupe du monde vu ce qu'il se passe avec la France..
du coup on va pouvoir passer à autre chose, et pourquoi pas la lecture de bandes dessinées, tout à fait adaptée à l'arrivée des beaux jours et des fortes températures....
textes pas trop compliqués, agrémentés de dessins, le top pour pas trop se fatiguer
et quand en plus c'est signé daniel clowes... il est de retour pour notre plus grand plaisir:
dernier opus sorti au mois de mai, c'est tout neuf, et c'est beau, c'est bon!!
loin d'être son meilleur ouvrage, à classer dans la série de
caricatures,
pussey!,
ice haven .. (recueil de
strips) il est tout de même dans la lignée féroce de ce que
clowes fait de meilleur.
et pourtant ou justement une question me taraude:
pourquoi lui, ce misanthrope absolu (il faut bien penser que la plupart de ces bd sont autobiographiques, et que dans chacun de ses personnages on retrouve un peu/beaucoup de lui, enid, david boring, andy...), lui qui déteste tant la nature humaine et sa potentielle stupidité, oui pourquoi lui est il tant aimé des critiques, qu'ils soient spécialistes de bandes dessinées, voire beaucoup plus largement de littérature??!
si en société, cela va de soi, on requiert de toute personne qu'elle soit logiquement sociable, sympathique, ouverte, aimant à parler, ..., on accepte plus facilement qu'un artiste soit tout au contraire antipathique, insociable, réservé... voire complètement misanthrope!
et que les oeuvres qu'il crée ne traitent que de ça?
et alors elles seront encensées?!....
quelle chance...
à croire que la normalité, ou tout du moins une certaine vérité serait cachée là, dans la misanthropie!
j'aime
beh oui comme disait Sartre , l'enfer c'est les autres!
et je rajouterais pour vivre heureux vivons cachés
Le grillon (
JP. de
Florian)
Un pauvre petit grillon,
Caché dans l'herbe fleurie,
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.
L'insect ailé brillait des plus vives couleurs ;
L'azur, la pourpre et l'or éclataient sur ses ailes ;
Jeune, beau, petit maître il court de fleurs en fleurs,
Prenant et quittant les plus belles.
"Ah ! disait le grillon, que son sort et le mien
Sont différents ! Dame nature
Pour lui fit tout, et pour moi rien.
Je n'ai point de talent, encor moins de figure ;
Nul ne prend garde à moi, l'on m'ignore ici bas ;
Autant vaudrait n'exister pas."
Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d'enfants.
Aussitôt les voilà courants
Après ce papillon dont ils tous envie.
Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l'attraper,
L'insecte, vainement, cherche à leur échapper,
Il devient bientôt leur conquête.
L'un le saisit par l'aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient et le prend par la tête ;
Il ne fallait pas tant d'effort pour déchirer la pauvre bête
"Oh ! Oh ! dit le grillon, je ne suis pas fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux, vivons cachés".